Détail | Le trépas

#Détail À l’occasion du lancement de la campagne de souscription de notre premier livre, les Morts heureuses, on a eu envie de vous parler…du trépas en art. Attention, sélection éclectique et analyse subjective. Suivez le guide ! La mort, événement déterminant de l’expérience humaine, est au cœur de nombreuses représentations artistiques. Mais comment le trépas est-il représenté ? Quelle signification sert-il ?

Le trépas est souvent le signe d’une tragédie qui s’éprouve sur le plan personnel et émotionnel, ainsi chez Henri-Pierre Danloux qui, à rebours des représentations ordinaires, peint l’expérience individuelle et tragique du Déluge.

Henri-Pierre Danloux. Épisode du Déluge, 1802

A contrario, cette tragédie peut-être collective et sociale, comme dans les nombreuses scènes de batailles où les cadavres s’amoncellent.

A mi-chemin entre l’expérience individuelle et l’expérience collective, le trépas est aussi la disparition d’une figure ou d’une personnalité, dont la scène du décès permet de témoigner de l’émotion collective…

Nicolas-Eustache Maurin. Ouverture du cercueil de Napoléon à Sainte-Hélène, 1840

…et servir des discours philosophiques, comme l’affirmation de la vanité de toute gloire qui ne préserve pas de la condition humaine et de la mort…

Horace Vernet. Napoléon sur son lit de mort, 1826

… ou, au contraire, la fixation définitive de l’image du personnage, qui en quittant la vie entre dans l’Histoire.

Jean-Baptiste Mauzaisse. Napoléon sur son lit de mort, une heure avant son ensevelissement, 1843

Ces usages allégoriques mènent vers les représentations symboliques de la mort, où le trépas sert à la figuration d’idées, comme le sacrifice et le courage dans la figuration des martyrs par exemple…

Albrecht Dürer. Martyre des dix mille chrétiens, 1508

…l’éternité de la promesse amoureuse comme celle de Tristan et Yseult…

Rogelio de Egusquiza. Tristan et Iseult (La Mort), 1910

… ou encore l’horreur de la guerre, d’un massacre ou d’un crime, comme chez Otto Dix après le traumatisme de la Première Guerre mondiale ou dans les multiples représentations de massacres comme la Saint-Barthélémy.

Edmond Lepelletier prend le contrepied des représentations tragiques du trépas et, avec humour ou sensibilité, croque des morts joyeuses et des départs apaisés, comme dans l’une des nouvelles que nous vous offrons en attendant la sortie du livre !

Originally tweeted by Résidences|ULULE édition (@ResidencesArt) on 17 février 2021.