#Détail Sueurs froides et squelettes, danse macabre et grande faucheuse, attention, sélection éclectique et analyse subjective, pour un voyage à travers l’art, en compagnie de la Mort ⤵️
1. Si la mort doit prendre corps, quelle autre apparence lui donner que celle qui caractérise les cadavres ? Chair putréfiée, squelette animé, la représentation de la mort est un anthropomorphisme tout particulier qui s’étend, constant, à travers l’histoire de l’art.

2. Dans ses mains, souvent, des armes, qui témoignent de la violence guerrière, ou une faux qui rejette l’homme dans sa vanité tandis que la mort, toute puissante, le fauche comme un simple épi de blé.
3. Nomade, omniprésente, ignorant les distances, elle est souvent accompagnée d'un destrier qui confronte l’homme à son insécurité : nul lieu sur terre ne permettra de lui échapper.

4. Cette imprévisible fatalité est également symbolisée par les déguisements qu’elle peut prendre, comme ici, soldat parmi les soldats ou passager impromptu des navires marchands.
5. Présageant la solitude du trépas et l’abandon social de la mort, le voyage de la mort est souvent solitaire…

6. …et quand cette solitude est rompue, ce n’est certainement pas bon signe : ses serviteurs ainsi l'assistent pour les grandes moissons de la guerre ou des malheurs…

7. …ou voilà que déferlent les terribles chevauchées où la mort est accompagnée par d’autres maux, ses féaux ou ses compagnons, comme chez Dürer avec la Famine, la Discorde et la Guerre ou avec le Diable lui-même.
8. La Mort embrasse parfois les jeunes filles, dans un motif ambigu où eros et thanatos se coudoient…

9. …se montre joueuse, évocation des hasards embusqués du destin, dans des parties, inégales mais d’anthologie…
10. …ou bien gaie, avec ce motif de la danse macabre, apparu au cours du Moyen-Âge, qui rappelle tous les hommes, rois ou esclaves, riches ou pauvres, à l’égale vanité de leur condition.

11. En définitive, une mort terriblement rabat-joie qui se promène gaiement sur les chemins lugubre de la destinée humaine.
12. Mais l’art, toujours, pour nous sauver et offrir, encore, quelques moments de plaisir, par exemple en compagnie de la Totentanz de Liszt, ici en 2018 par Boris Berezovsky et l’Orchestre philharmonique de Radio France
13. … ou en lisant, dès maintenant, un premier chapitre des Morts heureuses de Lepelletier !
Originally tweeted by Résidences|ULULE édition (@ResidencesArt) on 17 mars 2021.