Résidences a lu le dernier album de Gipi, « Moments extraordinaires sous faux applaudissements », paru chez @Futuropolis. Un beau récit très maîtrisé. Hop, on vous raconte ! ⤵️

C’est l’histoire d’un homme qui accompagne sa mère mourante et ne s’en sort pas très bien. Il ne sait pas quoi lui dire, à part un « c’est toi qui est belle » qui vient un peu tard et à voix basse, et d’ailleurs elle n’entend pas.

Le roman graphique est emplie d’un discours touffu qui compense ce silence – monologues, appels à sa femme, rêves, échanges hallucinés avec une version enfantine de lui-même, spectacles comiques emplissent le vide déjà acté : car la mère, nous ne la voyons jamais.

Divisée en courts chapitres, cette BD est une tentative toujours recommencée de résumer une histoire banale qui ne cesse de se décliner en moments extraordinaires. A tout moment la narration recommence, scandée par la formule introductive « en gros ».

Au service de cette savante confusion des souvenirs, de l’imagination et du réel, Gipi déploie une palette impressionnante de styles, mêlant couleur et noir et blanc, dessin et aquarelles….

…jouant avec les polices pour intégrer radio ou documentaire au monologue intérieur et passant du paysage…

…à des gags très chorégraphiés dont le temps maîtrisé, illustré par les planches de 12 petites cases, rompt avec les plages de rêve agité dans lequel le personnage se débat.

Une superbe BD, émouvante et sensible. A lire absolument !

Originally tweeted by Résidences (@ResidencesArt) on 13 janvier 2021.
Crédits des illustrations : Futuropolis